Dans le titre de cet article, j’aurais pu ajouter les cyclistes, les deux-roues, les coureurs et maintenant les trottinettes, le principe est le même. C’est une problématique dont de nombreux propriétaires de chiens doivent faire face au quotidien : leur animal adoré devient déchainé quand il croise une voiture, un vélo ou tout autre objet en mouvement.
Afin de pouvoir accompagner votre chien du mieux possible, il est primordial de comprendre l’origine de ces comportements et de pouvoir agir en conséquence:
1. La raison la plus courante est ce que l’on appelle, la prédation. Tout mouvement va réveiller l’instinct de prédation des chiens prédisposés génétiquement à réagir. Lorsque l’objet s’arrête, généralement la séquence de prédation s’arrête également et le chien retrouve un état neutre.
2. La peur de certains objets en mouvement tels que les voitures est également très courant chez le chien. Un chien qui a peur des voitures ou des motos peut devenir hystérique en les voyant. Dans cette situation le chien a alors deux solutions : soit il fuit et s’éloigne de ce qui lui fait peur, soit il passe à l’offensive (via le système nerveux sympathique). D’ailleurs c’est très courant de la part des chiens en laisse, n’ayant pas moyen de se soustraire à ce qui lui fait peur, il choisira l’attaque comme ultime moyen d’éloigner ce qui lui fait peur.
3. Le contrôle du mouvement : Certaines races ont été spécialement sélectionnées pour leur sensibilité au mouvement et sur le fait de stopper celui-ci. Les chiens de troupeaux notamment. C’est un comportement ancré génétiquement qui peut s’exprimer sur des objets inadaptés.
Ce qu’il faut faire avant de commencer :
Comme vous avez pu le constater plus haut, le comportement de poursuite des voitures ou autres, peut avoir plusieurs causes différentes ou en avoir plusieurs en même temps et en fonction de celles-ci, elles ne se travaillent pas toute de la même manière.
Dans un premier temps, il est judicieux de sélectionner soigneusement les environnements dans lesquels votre chien évolue afin que vous puissiez l’accompagner dans la rééducation de cette problématique.
Comme nous ne souhaitons pas travailler en sanctionnant notre chien mais lui apprendre un comportement alternatif en le motivant, un environnement avec de l’espace où votre chien pourra observer dans le calme, sans stress et sans déclencher sera à favoriser au départ. C’est pourquoi, vous devrez vous placer à une distance où votre chien est en mesure d’observer le mouvement sans réagir. Par la suite et après avoir installé de solides fondations, vous pourrez progressivement vous dirigez vers des environnements de plus en plus difficiles et réduire la distance qui sépare votre chien de ce qui le faisait déclencher.
Si votre chien en vient à déclencher, c’est que vous êtes trop proche. N’hésitez pas à vous éloigner davantage.
Il vous faudra également utiliser une longe pour éviter que votre chien ne se renforce dans son comportement de poursuite mais aussi pour assurer sa sécurité et celle des autres.
En dehors des sessions de travail, choisissez des environnements où vous ne rencontrerez pas les éléments qui le font réagir afin d’éviter l’auto-renforcement.
Comment accompagner un chien qui court derrière les voitures et autres objets en mouvement?
1. La prédation
Il est malheureusement un conseil très répandu dans le domaine canin qui vous fait croire que de récompenser le détournement avec une friandise est pertinent et judicieux. C’est une erreur malheureusement bien trop courante qui n’apporte pas de solutions concrètes et qui ne respecte pas la nature génétique du chien qui produit ce comportement.
C’est pourquoi dans ce genre de problématique je conseille à mes clients d’utiliser un jouet qu’ils pourront lancer en guise de récompense et qui leur permettre de renforcer un comportement alternatif que nous aurons défini ensemble.
Dans les faits, ça se passe ainsi :
- Comme conseillé plus haut, choisissez un environnement spacieux où votre chien pourra observer le mouvement à distance en étant en longe.
- Laissez-le observer le mouvement car ça fait partie de la séquence de prédation et nous souhaitons lui donner ce que sa génétique exige.
- Lorsqu’il se détourne spontanément, marquez avec un « YES » et lancez votre jouet dans la direction opposée.
- Par contre si votre chien déclenche cela signifie que vous être trop prêt, réduisez la distance avec l’objet en mouvement.
- Recommencez aussi souvent que votre chien en est capable. Ne faites pas des sessions trop longues ce serait contre-productif.
- Rapprochez-vous en fonction des réussites de votre chien.
2. La peur
Dans cette problématique, nous nous concentrons sur le fait de modifier l’état émotionnel du chien. Passer d’une perception négative d’un objet à quelque chose de neutre voire positif.
C’est pourquoi vous devrez vous munir des friandises préférées de votre chien, ne vous contentez pas de vulgaires croquettes sèches sans intérêt. Favorisez plutôt des aliments humides comme du cervelas, du jambon etc.
- Comme la problématique précédente, il vous faudra choisir un environnement où votre chien sera en mesure d’observer à distance ce qui l’effraie.
- Lorsqu’il regarde le stimulus aversif, marquez avec un « YES » et donnez-lui une friandise au sol (le fait de chercher sa friandise au sol permet de baisser le rythme cardiaque)
- En fonctionnant ainsi, vous procédez à un contre-conditionnement Pavlovien de son auteur Ivan Pavlov. Le stimulus perçu négativement est associé à quelque chose d’agréable.
- Répétez cette étape aussi souvent que nécessaire. Lorsque votre chien est à l’aise à la distance de départ, rapprochez-vous progressivement (restez dans le même environnement).
- Afin de généraliser le nouvel état émotionnel de votre chien, changez d’environnement mais veillez à reprendre à une distance plus éloigné. En effet, en changeant d’environnement, vous changez également le seuil de tolérance de votre chien, c’est pourquoi il a besoin de s’adapter au nouvel environnement d’entraînement.
- Ne faites pas de sessions trop longues car dans cette problématique, vous travaillez l’état émotionnel de votre chien en priorité, ce qui est suffisamment stressant pour lui sans qu’on lui impose d’y faire face de façon prolongé.
3. Le contrôle de mouvement
Je travaille cette problématique un peu comme avec la prédation, cependant avec une petite subtilité qui fait toute la différence. J’utilise un objet qui roule, en général, une balle. En effet, le chien qui fait du contrôle de mouvement a besoin, comme son nom l’indique de contrôler le mouvement et lui permettre d’exercer ce contrôle est primordial car c’est un besoin que sa génétique lui impose. C’est pourquoi arrêter une balle en mouvement est, à mon sens, le plus pertinent.
- Comme conseillé plus haut, choisissez un environnement spacieux où votre chien pourra observer le mouvement à distance en étant en longe.
- Lorsque l’objet en mouvement apparaît, attendez qu’il se détourne.
- Lorsqu’il se détourne spontanément, marquez avec un « YES » et lancez votre balle dans la direction opposée.
- Par contre si votre chien déclenche cela signifie que vous être trop prêt, réduisez la distance avec l’objet en mouvement.
- Recommencez aussi souvent que votre chien en est capable. Ne faites pas des sessions trop longues ce serait contre-productif.
- Rapprochez-vous en fonction des réussites de votre chien.
Comme vous avez pu le constater tout le long de cet article, un comportement n’est jamais dû à la même cause et se produit pour des raisons différents et dépend de plusieurs facteurs. Si vous êtes en mesure de respecter les étapes citées ci-dessus, vous observerez chez votre chien des changements significatifs.
L’important est de faire preuve de patience afin de pouvoir ancrer solidement les nouveaux comportements appris, c’est pourquoi ne brûlez pas les étapes et veillez à toujours évoluer dans des environnements où votre binôme est en mesure de progresser.
Si vous avez des questions sur ce sujet, dîtes-le moi en commentaire, je me ferais un plaisir d’y répondre.
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